La ballade de Jim 2/4

La rencontre d'après Jim

Septembre 2008. Je me baladais le long de cette plage. Le premier week-end qui suivait la rentrée scolaire.

«- Bonjour !
- Bonjour, me répondis-tu après une certaine hésitation.
- Belle journée. (Je prononçais ces mots timidement )
- Bof. Vous trouvez ?
- Non pas vraiment après tout.
Mais j'ai comme l'impression que depuis quelques minutes elle le devient.

Tu me répondis en souriant:
- J'assiste à un miracle ? Monsieur a le don de changer le cours des choses..

Le ciel assez gris virait au bleu. La mer agitée devenait calme, et mon vague à l'âme se dissipait.
 
- J'en serais bien incapable. Mais si je le pouvais, je décrocherais les étoiles pour vous les offrir. Mais elles paraîtraient bien ternes à vos côtés.
Alors à défaut de présents, si nous allions boire un verre pour fêter notre rencontre !
Qu'en pensez vous ?
- Pourquoi pas ! j'ai du temps à tuer. Le passer en votre présence ou l'art de conjuguer le mauvais sort à tous les temps de l'imparfait. A moins que vous soyez parfait ?

Je ne relevais pas ta dernière phrase.

- Comment vous appelez vous ?
- Clarisse. A qui ais-je l'honneur ?
- Jim. »

L'oasis était en fin de compte bien plus prés que je ne le pensais. L'ombre majestueuse des palmiers dattiers recouvrait le sol. 
Je n'avais qu'à tendre mes bras pour rentrer en contact avec l'eau et ainsi me désaltérer.
Ce que je fis, sans pour autant ressentir sa fraîcheur.
Du sable toujours du sable qui s'infiltrait dans ma bouche asséchée et pourtant, je la voyais, elle m'attendait :


«- Clarisse ! est ce que tu entends couler la source ?
- C'est ton imagination mon vieux. Un simple mirage.
Au fait ! et si le jour de notre rencontre n'était qu'une illusion. Et si tout ça n'avait pas eu lieu.
- Non ! Rien que le fait de l'évoquer me ramène à toi, le jour ou tu passas à mes côtés.
- Oui, je me rappelle....

La rencontre d'après Clarisse

Tu me regardais avec insistance. Cela était assez dérangeant.

- Vous n'êtes pas Clarisse ?
- Oui en effet ! Et vous, vous êtes ?
- Jim !
- Désolée, votre nom ne me dit rien.
- Quel jour sommes nous ?
- Le 6 septembre.
- C'est bien ce que je pensais. C'est aujourd'hui que nous faisons connaissance.
- Votre approche est assez originale mais surtout intrigante.

Tu n'étais pas spécialement beau garçon mais l'étrangeté de la scène me poussa à te proposer :

- Et si nous allions boire un café pour éclaircir tout ça !
- C'était prévu !
Regardez votre collier ! Non plutôt le pendentif. Je vous l'ai offert juste après notre première rencontre.
Une étoile d'or et d'argent qui ne brille qu'au contact de votre peau et qui détient tous les secrets... »

« - Tu vois Jim ! une rencontre, deux histoires. Mais où est donc la vérité !
- Clarisse aide moi. Ne me laisse pas tomber.
- Je ne t'ai jamais abandonné. Pourtant, j'aurais dû le faire. Mais tu me faisais pitié. Aors, je restais a tes côtés et je m'ennuyais.
- Pourquoi dis tu ça ?
- Rampe Jim ! essais d'atteindre l'éden.
- Jim  ? Au fait , qui suis je ?
- Qui sommes nous ? Cela n'a aucune importance.
Le principal est ce que nous faisons. Les actes l'emportent sur le reste.
Que tu sois beau, fort, intelligent, si ton âme est noire, tu ne feras rien de bon.
Nous inventons tous un monde. Toi, comme les autres. Un monde de strass et de stress. Et nous courrons vers la gloire, en pure perte.
- Non, ne dis pas ça Clarisse ! tu mens !
- Quelle que soit le mensonge qui coule au fond de nos veines, il n'est jamais trop tard pour se réconcilier avec soi même.
- Clarisse, aide moi, j'ai si peur ! J'ai froid et cette lumière qui m'aveugle, qui m'attire.
- Donne moi ta main Jim.
- Tiens, prend la. Serre la fort dans la tienne.....
Mais ! je ne sens rien !
- Je ne peux plus rien pour toi. Nous ne pouvons revenir en arrière.
- Non, je ne veux pas te perdre. Je ne veux pas mourir. J'ai encore tant de chose à voir, à aimer !
Mais ! que se passe t-il ? C'est incroyable ! Me voila dans un immense champ... un champ de fleurs !
Mon dieu ! qu'elles sont belles !
Attends je vais en cueillir, rien que pour toi mon amour.
Une violette, une rose... mais elles fanent ! qu'est ce qu'il se passe encore !
Le sol se dérobe, je suis aspiré ! Je ne peux plus bouger !
Il commence à pleuvoir, les éléments se déchaînent ! il pleut...de plus en plus fort !
Clarisse ! c'est la tempête.
Clarisse fais quelque chose, je fais me noyer !
Aides moi, je t'en supplie ! Vite, dépêche toi..., je t'en suuuu......»

JS