• La face cachée du monde 1/2 (cycle : entrez dans le rêve)

    Politique ou la sociologie du couple...

    Le cycle : entrez dans le rêve, est composé de textes un peu étranges qui viennent me hanter durant la nuit, ce qui m'empêche de dormir pendant quelques heures... Malheureusement, le matin, au petit réveil - plus difficile qu'à l'accoutumé - il ne me reste plus que des fragments et ce sont ceux là que je vous présente...

    Le jour où nous nous rencontrâmes, Germaine et moi, mon bateau prenait l'eau de toute part. Lentement mais sûrement, je sombrais...

    D'un naturel très timide, Nordine, mon meilleur ami d'enfance, me supplia de l'accompagner à une émission politique où le candidat de son parti et qui se présenterait bientôt aux élections législatives, se mesurerait aux arguments destructeurs du camp adverse. Sans mon indispensable présence, il ne se rendrait point à ce rendez-vous si cher à son coeur. Pour les multiples services rendus ces dernières années, je ne pouvais lui refuser celui-ci.

    Et c'est ainsi que je me retrouvais assis au coté de Germaine. Et il suffit d'une seule fois que nos regards se croisérent pour que nos coeurs respectifs s'emballent...

    Je fus rappeler plusieurs fois à l'ordre par le présentateur qui me reprocha de taper trop forts des mains et un peu trop souvent. Les coups de coude de Nordine qui me signalait ainsi que je n'encourageais pas le bon candidat me laissèrent indiffèrent.

    Alors que nous tournâmes la tête quasiment en même temps, l'un vers l'autre, les lèvres de Germaine se rapprochèrent si prés des miennes, que j'en senti le souffle chaud. Mon bateau chaviré, mais cette fois ci, pour une cause bien plus agréable. Elle avait tenté de m'embraser devant des millions de téléspectateurs. Par la suite, elle ne voulut jamais reconnaître ce fait, malgré que j'avais en ma possession les images de son quasi délit.

    Mais l'amour a ses limites et parfois, il ne dure guère longtemps.

    Aux yeux de Germaine, tout était raison à des reproches. Si je parlais de l'immigration, elle me traitait moi, le fils d'immigré aux amis venus de tous les continents... de raciste. Dés lors qu'on abordait le partage des richesses, je devenais l'extrémiste de gauche, le révolutionnaire. Et si j'avais le malheur de soulever les problèmes écologiques, je prenais pour le coup, la casquette de l'intégriste vert.

    Germaine, plus elle pensait me connaître et moins je savais qui j'étais...

    Pour résumer la situation, si il me venait à l'esprit de la contrarier en lui disant qu'en effet le ciel était bleu, mais que quelques nuages gris annonçaient peut-être la pluie... aux premières gouttes tombaient, je devenais le porteur de poisse attitré, celui qui gâchait toutes ses journées,

    Puis vint le jour où son demi-dieu, Pierre Tartuffe, n'avait plus de grâce auprès de ses électeurs et Germaine déprima. C'est auprès de moi qu'elle vint chercher le réconfort. Cela, encore une fois, ne dura pas bien longtemps...

    Revigorait de plus bel par l'apparition d'un demi-dieu, qui prenait systématiquement la tête  - et indirectement la mienne par la même occasion - dans les divers sondages, je fus relégué dans la cale du navire... Laurent le Fourbe serait l'alternance dans son propre parti, le changement dans la continuité... et Germaine, sa plus fidèle adoratrice.

    Du coup, ce fut à mon tour de connaître une petite dépression.

    Un soir, je l'attendis durant des heures, un bouquet de fleur à la main, à la sortie d'une de ses innombrables réunions qui se terminaient de plus en plus tard...

    Elle sortit enfin... au bras d'un jeune homme. Toujours agrippée à lui, elle me le présenta. Il y des signes qui ne trompent pas. Tout d'abord, elle jeta le bouquet de roses dans le caniveau, prenant mon geste pour un affront. Ensuite, leur regard respectif, yeux dans les yeux, tout en se tordant le cou avec ce sourire figé et stupide qu'ont les amoureux qui viennent de découvrir le dernier plat ingurgité par le partenaire. Mais surtout, quand elle lui parla, ses lèvres se rapprochèrent un peu trop prés des siennes... comme le jour de notre rencontre.

    Un soir, après que son idole Laurent le Fourbe présenta son programme présidentiel, elle se crut obligée de me reprendre un à un les points soulevés durant ces 90 minutes. Elle m'expliqua en quoi le nouveau "testament" qui n'était qu'une mouture rechauffée de l'ancien "testament" était révolutionnaire. Oui, Laurent le Fourbe tenait entre ses mains le pouvoir... le pouvoir de faire oublier que durant ces longues années, tout ce qui fut mis en place et qui avait échoué... provenait de lui.

    Pour que la victoire fut possible et totale, il fallait supprimer tous les obstacles qui se mettraient au milieu du chemin. C'est en désignant d'un doigt rageur et d'un signe du menton autoritaire la porte, que je compris que son obstacle à elle...c'était moi.

    JS

    La suite ici : La face cachée du monde 2/2

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