• "Dans le marc de café, il était inscrit : celui qui voit l'avenir ne saura jamais ce qui se serait réellement passé..."


    Les chances de me rendormir étant bien minces, je me rendis dans la cuisine afin de me faire un café.
    L'esprit humain est contrariant, essayez d'oublier et il vous remet tout sur le tapis.
    Je fis mine de décrocher le téléphone et de composer un numéro qui me mettrait en relation avec le docteur Freud. Ce n'était pas le chat qui répèterait mes imbécilités nocturnes...
    " - Je vous explique Docteur, la mort n'a pas de nom, pas visage, et elle est omniprésente.
    -...
    -Attendez il vous manque quelques éléments, le corps est charcuté, on arrache des entrailles puis c'est l'étouffement,le tout dans le plaisir et la sérénité.
    -...
    -C'est bien ce que je pensais tout cela n'a aucun sens."

    Le bip sonore de la cafetière électrique m'indiqua que je pouvais cesser ma conversation avec l'honorable sieur Freud.
    J'attrapais une tasse dans l'élément encastré qui se trouvait au dessus de ma tête,et me versa le liquide noir et odorant.
    Quand tout à coup, un flash...mon troisième rêve était incomplet.
    La mort ne fut pas du fait de l'étouffement mais du poison.
    Les images me revenaient les unes après les autres.
    Le poison se diffusa au goutte à goutte par l'intermédiaire d'un cathéter.Ils l'appelaient la transfusion du plaisir.
    Dans un état second et enivrant, je voguais entre le doux sentiment de bonheur et d'angoissantes sensations.
    La dépendance prenait peu à peu le pas sur l'extase...

    J'étais dans le brouillard le plus total, l'incohérence régnant en maître dans mes pensées.Comment pouvait il être possible d'aligner autant de contradictions.
    Plus que jamais perturbé, j'attrapais ma tasse de café quand une sensation de brûlure, accompagné d'un geste maladroit me fit lâcher la tasse.Dans un reflexe stupide, j'essayais de la rattraper.Ma main gauche s'appuya violemment sur la table de travail,et mes doigts croisèrent la lame du couteau trop aiguisée.
    J'évitais le pire, mais l'entaille était assez profonde.Le sang coulait en abondance dans l'évier.
    Plutôt que d'appeler une ambulance, je me rendrais à l'hôpital avec mon véhicule.
    Je maintenais malgré cette succession d'événements, que mes rêves ne furent en rien prémonitoire.Ils en étaient simplement la cause.
    J'enfilais mon blouson, vérifiais que je possédais bien les clés du véhicule.
    L'attente risquant d'être longue, je ne négligeais pas de prendre mes cigarettes....

    JanSheng
    Google Bookmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique