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De Tarentino (Django Unchained) à Cohen (True Grit)
Cycle : le cinéma met en lumière des souvenirs que l'on croyait enfouis...
Parfois, des souvenirs remontent à la surface tels des cicatrices qui vous recouvrent le visage (Scarface) et vous brûlent la peau, la chair et les os. Si vous ne voyez pas de quoi je parle c'est probablement que vous n'avez jamais croisé les frères Tarentino, et c'est tant mieux.
Z'allez peut-être me dire, mais c'est qui les frères Tarentino ?
Deux grosses brutes - dont l'une zozotait (quoi de plus normal pour ce genre de zozo) - qui écumaient les bars, qui cognaient autant qu'ils parlaient et qui, contrairement aux apparences, étaient loin d’être cons mais tout de même assez cons pour ne pas mettre à leur avantage les atouts que les dieux leur avaient gracieusement gratifiés. Malheureusement, les Tarentino, bavards comme des pies, passèrent à tabac durant leur pitoyable et courte vie, de nombreuses veilles branches asséchées, dépendantes d’alcools frelatés, et qui, comme les déserts les plus asséchés, n'eurent jamais l'occasion d'entrer en contact avec la moindre goutte d'eau. Ni pour boire, ni pour se laver d'ailleurs. Fallait-il pour autant consacrer une seule feuille à ces pauvres et tristes personnages ? (je parle des veilles branches et non des deux frérots).
Z'allez peut-être maintenant me dire : mais on s'en fout des frères Tarentino, tu nous gonfles avec !
Peut-être, peut-être pas. Mais si je vous raconte tout ça, c'est à cause du film Django Unchained (2012) réalisé par Quentin Tarantino dont le seul nom m'aura, à son évocation, donné quelques sueurs froides. Ce film à grand spectacle, qui pourtant aura fait l'unanimité de la presse et des spectateurs, ne m'a pas emballé plus que ça. Comme quoi, un chef d’œuvre pour les uns, un film assez simpliste et moyen pour ma part. Bien plus violent que les frères Tarentino. Bien bien plus esthétique aussi... mais probablement tout aussi médiocre.
Django Unchained (Synopsis) : Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle – morts ou vifs.
Alors que les deux hommes pistent les dangereux criminels, Django n’oublie pas que son seul but est de retrouver Broomhilda, sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce des esclaves…
Lorsque Django et Schultz arrivent dans l’immense plantation du puissant Calvin Candie, ils éveillent les soupçons de Stephen, un esclave qui sert Candie et a toute sa confiance. Le moindre de leurs mouvements est désormais épié par une dangereuse organisation de plus en plus proche… Si Django et Schultz veulent espérer s’enfuir avec Broomhilda, ils vont devoir choisir entre l’indépendance et la solidarité, entre le sacrifice et la survie…Dans ce genre qui revisite le western, j'aurai largement préféré True Grit (2010). Film réalisé par les frères Cohen.
Remake du long métrage 100 dollars pour un shérif (1969) qui avait comme principal interprète le grand John Wayne - dont j'avoue ne me souvenir que de son personnage, le shérif Coburn, mais pas des images - il souffrira de quelques comparaisons venant de la part de cinéphiles possédant une mémoire moins atrophiée que la mienne. Tiré d'un roman de Charles Portis, ce film qui n'est point avare en coups de feu est bien plus agréable à regarder, bien moins violent (ce qui sous-entend qu'il l'est tout de même un peu) et me fait resurgir quelques autres souvenirs...
Je pourrais maintenant vous parler d'une personne que j'aurai bien connu dans un passé plutôt lointain. Mais voyez vous, P. Cohen, garçon soigné et appliqué, dont l'histoire sans histoire devrait bien moins vous intéresser, ne m'aura plus jamais donné de ses nouvelles. Alors vous comprendrez aisément que sans cela, je n'ai pas de quoi écrire un roman.
Les choses sont ainsi faites. On se souvient plus facilement, consciemment ou pas, des souvenirs qui vous marquent au fer rouges. Ainsi va la vie...
True Grit (Synopsis) : 1870, juste après la guerre de Sécession, sur l'ultime frontière de l'Ouest américain. Seul au monde, Mattie Ross, 14 ans, réclame justice pour la mort de son père, abattu de sang-froid pour deux pièces d'or par le lâche Tom Chaney. L'assassin s'est réfugié en territoire indien. Pour le retrouver et le faire pendre, Mattie engage Rooster Cogburn, un U.S. Marshal alcoolique. Mais Chaney est déjà recherché par LaBoeuf, un Texas Ranger qui veut le capturer contre une belle récompense. Ayant la même cible, les voilà rivaux dans la traque. Tenace et obstiné, chacun des trois protagonistes possède sa propre motivation et n'obéit qu'à son code d'honneur. Ce trio improbable chevauche désormais vers ce qui fait l'étoffe des légendes : la brutalité et la ruse, le courage et les désillusions, la persévérance et l'amour...
Antoine le 16 mai 2015
Tags : mon journal presque intime, roman, littérature, cinéma, western
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